Auger Gaillard à soy mesme
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Ta rime, Auger Gaillard, monstre ta gaillardise,
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Quand d'un stile bien doux tes vers vont décevant
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Les termes orgueilleux d'un autre plus savant,
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Qui d'un art très parfait les matières déguise.
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Veux-tu savoir comment tes poèmes je prise ?
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Desportes et Ronsard et autres bien souvent
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Les doctes vers d'autruy nous metent en avant,
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Et tu ne hais rien tant qu'une telle entreprise.
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Non que de leurs escrits je vueille en rien mesdire :
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Au lieu d'en dire mal, certes je les admire ;
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Mais je trouve tes vers bien coulants, et sans fard ;
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Je trouve tes escrits provenir de toy mesme,
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Sans leur céder en rien, car la Muse, qui t'aime,
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Fait plus paroistre en toy la nature que l'art.
(Fr) Auger Gaillard à lui-même
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Ta rime, Auger Gaillard, montre ta gaillardise,
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Quand d'un style bien doux tes vers vont décevant
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Les termes orgueilleux d'un autre plus savant,
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Qui d'un art très parfait les matières déguise.
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Veux-tu savoir comment tes poèmes je prise ?
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Desportes et Ronsard et autres bien souvent
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Les doctes vers d'autrui nous mettent en avant,
-
Et tu ne hais rien tant qu'une telle entreprise.
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Non que de leurs écrits je veuille en rien médire :
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Au lieu d'en dire du mal, certes je les admire ;
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Mais je trouve tes vers bien coulants, et sans fard ;
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Je trouve tes écrits provenir de toi-même,
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Sans leur céder en rien, car la Muse, qui t'aime,
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Fait plus paraître en toi la nature que l'art.