Sonet al rey
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Al founs d'aquest sonet, noble rey de la Franso,
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Vous abets autre cop lou paure Augié Gaillart.
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Humblomen el vous preguo o prene en bouno part,
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Quant de sa pauretat vous fa la demostranso.
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Vous promet qu'el fario de causos d'impourtanso,
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S'el vous plasio li da so qu'a mez al
placart
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Mas lou paure nou pot fa ré que sio bragart,
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Se Vostre Magestat calque pauc nou l'abanso.
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El es, coumo vous dic, roudié de soun estat,
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Mas el se recoumando à Vostro Magestat :
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S'el n'ero poun roudié, fario quicom de bel.
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O noble rey, sourtit d'uno tant noblo rosso,
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Suffririats vous bé qu'el reprenguez la
pigasso,
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Et n'auriats pas piatat d'aquest poueto noubel ?
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Augier Gaillhard
Sonnet au roi
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Au fond de ce sonnet, noble roi de France,
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Vous avez une fois de plus le pauvre Auger Gaillard.
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Humblement il vous prie de le prendre en bonne part,
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Quand de sa pauvreté il vous fait la démonstration.
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Il vous promet qu'il fera des choses d'importance,
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S'il vous plaisait de lui donner ce qu'il a mis dans le placard
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Mais, le pauvre, il ne peut rien faire qui soit pimpant
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Si Votre Majesté ne lui fait quelque avance.
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Il est, comme il vous dit, charron de son état.
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Mais il se recommande à Votre Majesté :
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S'il n'était pas charron, il ferait quelque chose de beau.
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O noble roi, issu d'une si noble race,
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Souffririez-vous qu'il reprenne la hache,
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Et n'auriez-vous pas pitié de ce poète nouveau ?
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Auger Gaillard